Le chantier a été long, mais le résultat s’annonce spectaculaire. La FIFA a annoncé, jeudi 5 novembre, sa décision de mettre en place dès l’an prochain un ensemble de règles et obligations visant à encadrer la profession d’agents de joueurs dans le football. Il est notamment prévu de rétablir la licence obligatoire (supprimée en 2015) pour exercer le métier d’agent, de plafonner les commissions sur les transferts et d’instaurer un cadre assez strict pour limiter les conflits d’intérêts. L’instance internationale planche sur le dossier depuis plus de deux ans. Mais il devrait aboutir l’an prochain, avec une adoption attendue avant l’été, lors du prochain congrès, puis une mise en application en septembre 2021. Pour obtenir leur licence, les agents devront se soumettre à un examen organisé par la FIFA, puis suivre un programme annuel de formation. Ils devront également souscrire une assurance professionnelle. Enfin, ils devront justifier d’un passé vierge de toute condamnation pour des faits de corruption, blanchiment, fraude fiscale, abus sexuels ou harcèlement. Leurs commissions seront plafonnées à 6 % du montant total du salaire du joueur, ou à 10 % du montant du transfert s’il est payé par le club vendeur. La FIFA espère limiter les flux financiers opaques en faisant passer les transactions liées aux transferts par une « chambre de compensation ». Elle ambitionne aussi de limiter les conflits d’intérêt en interdisant la « triple représentation », qui permet actuellement à un agent d’être payé à la fois par le joueur, le club vendeur et le club acheteur. Reste à savoir qu’elle sera la réaction des agents face à une telle réforme de l’exercice de leur profession. Le Forum des agents de football (FAF) avait menacé la FIFA, l’an passé, de contester en justice tout plafonnement des commissions, une mesure présentée comme contraire aux règles de la libre-concurrence.
— Publié le 6 novembre 2020