A trois ans de l’échéance, le consensus politique à la Mairie de Paris autour des Jeux olympiques de 2024 semble sur le point de voler en éclats. L’opposition formée des élus Les Républicains (LR), Modem et EELV (écologistes) a bloqué en fin de semaine passée le projet de stade éphémère dédié aux Jeux. Il était prévu sur l’enceinte du Trocadéro, face à la Tour Eiffel, et devait accueillir, du 17 juillet au 13 septembre, un lieu de retransmission des épreuves olympiques et paralympiques à Tokyo, mais aussi des démonstrations et des initiations sportives. Le championnat d’Europe de basket 3×3 doit également se tenir sur l’un de ses terrains du 10 au 12 septembre. Mais les élus de l’opposition ont rejeté la délibération devant établir la grille tarifaire entre la Ville de Paris et les partenaires privés. Ces derniers devaient contribuer pour environ la moitié au coût d’installation et de maintenance de la structure, évalué à 2,6 millions d’euros. Selon l’élue écologiste Aminata Niakate, le projet aurait eu pour effet de condamner et supprimer, via la couverture des fontaines et bassins, « ce bel espace de fraîcheur en pleine période estivale. Ces manifestations conduiront immanquablement à dégrader fortement les jardins attenants. » Fin de l’histoire ? Pas sûr. Dans un communiqué très offensif, la Ville de Paris se déclare « déterminée à ne pas à priver les Parisiennes et Parisiennes, les Franciliennes et Franciliens, les touristes français et étrangers, de ces événements sportifs populaires, gratuits, organisés avec le COJO Paris 2024, le CNOSF, le Comité paralympique, les associations et les clubs sportifs. » Faute d’avoir obtenu un consensus autour d’un projet censé contribuer à la mobilisation de la population autour de Paris 2024, la Mairie de Paris semble prête à passer en force. Pour preuve ce commentaire de Pierre Rabadan, l’adjoint aux Sports aux Jeux olympiques et paralympiques: « C’est avec tristesse que je constate le décalage entre les tractations politiques de la droite parisienne et des écologistes et les attentes des habitants. Ces postures politiciennes tentent d’empêcher des activités sportives populaires organisées par les acteurs du monde sportif particulièrement touchés par la crise. Nous sommes déterminés à ne pas nous laisser embarquer dans cette voie et à faire aboutir ce projet. La Ville de Paris s’engage à ce que les Parisiens et tous ceux qui viendront au Trocadéro cet été profitent de ces activités gratuites. »
— Publié le 12 juillet 2021