C’est fait. Comme annoncé depuis la veille, la ville australienne de Brisbane et l’état du Queensland ont pris une longueur d’avance, et même sans doute nettement plus, dans la course aux Jeux d’été en 2032. La commission exécutive du CIO, réunie mercredi 24 février en visioconférence, s’est prononcée à l’unanimité en faveur d’une recommandation de la commission de futur hôte des Jeux d’été d’entamer un « dialogue ciblé » avec les porteurs du projet australien. Officiellement, rien n’est décidé. L’Australie n’a pas empoché les Jeux en 2032. Et les autres postulants (Inde, Indonésie, Allemagne, Qatar, Hongrie…) ne sont pas écartés de la course. Pas encore. Mais dans les faits, il faudrait un spectaculaire retournement de situation pour barrer la route aux Australiens du Queensland.
Le CIO l’explique dans un communiqué : cette prochaine phase de la nouvelle procédure de désignation des hôtes des Jeux, le « dialogue ciblé », doit normalement amener la commission exécutive à recommander une candidature à la session de l’instance pour validation définitive. A ce stade, elle concerne l’Australie et seulement l’Australie. Les autres postulants ne sont pas recalés. Eux aussi poursuivent les discussions avec le CIO, mais elles concernent les Jeux suivants, à partir de 2036, ou l’édition 2032 dans l’hypothèse peu probable où le Queensland ne puisse pas aller au bout. Le message est clair : Brisbane raflera la mise, sauf retournement politique dans le pays ou séisme sur la planète olympique. Les autres observeront depuis le banc de touche, en se projetant déjà, ou pas, sur les Jeux en 2036.
« Le projet (australien) remplit tous les critères pour passer à l’étape suivante », a résumé la Norvégienne Kristin Kloster Aasen, présidente de la commission du futur hôte des Jeux d’été. Tous. Et même mieux que cela. Sans craindre d’en faire trop, le CIO a listé dans le détail les raisons de son choix assumé pour le dossier Brisbane 2032. Elles sont au nombre de 11, pas moins. Citons, en vrac, un concept des Jeux très avancé, avec 80 / 90 % de sites existants ou temporaires ; un niveau élevé d’expérience dans l’accueil de grands événements sportifs internationaux ; les conditions météorologiques favorables aux athlètes en juillet et en août ; l’alignement du projet sur la stratégie à long terme de la région sud-est du Queensland ; les succès sportifs de l’Australie ; les infrastructures de transport existantes et prévues ; le nombre de chambres d’hôtel ; le solide soutien des trois niveaux du gouvernement, mais aussi de la population et du secteur privé.
Avec un tel jeu dans leurs mains, les Australiens peuvent poursuivre le dialogue sans craindre un faux pas. Après Paris 2024 et Los Angeles 2028, Brisbane 2032 s’annonce comme un choix sans risque. En ces temps incertains, l’argument est d’importance. Mais le mouvement olympique restera une nouvelle fois en terrain connu.