Les têtes tombent dans le hockey sur glace canadien. Elles tombent en masse. Secouée depuis le printemps dernier par la révélation dans les médias d’un scandale sexuel, la Fédération canadienne de hockey a annoncé mardi 11 octobre la démission de son président, Scott Smith, et avec lui de la totalité du conseil d’administration. « Reconnaissant le besoin urgent d’un nouveau leadership et de nouvelles perspectives, le conseil d’administration a annoncé qu’il se retirait« , a expliqué l’instance dans un communiqué. L’origine de l’affaire remonte à l’année 2018. Elle concerne un viol collectif présumé impliquant huit joueurs de l’équipe nationale juniors. La victime, une jeune femme aujourd’hui âgée de 24 ans, a été indemnisée financièrement par Hockey Canada au printemps dernier. Mais, au même moment, les médias ont révélé que la fédération avait cherché à cacher l’affaire, et qu’elle disposait de deux fonds secrets servant à indemniser les victimes d’agressions sexuelles. Attaquée de toutes parts, lâchée par ses partenaires privés, l’instance nationale a d’abord cherché à justifier sa gestion de l’affaire. Mais la pression est devenue trop forte, notamment de la part des autorités politiques, dont le Premier ministre Justin Trudeau. « Il est temps qu’ils partent ! », a-t-il déclaré en juin dernier à propos des dirigeants de Hockey Canada. Un conseil d’administration intérimaire devrait être rapidement nommé. « Nous attendons qu’il soit composé de gens qui veulent faire de réels changements« , a expliqué dans un communiqué la ministre canadienne des Sports, Pascale St-Onge.
— Publié le 12 octobre 2022