Organiser les Jeux de Tokyo n’est pas raisonnable. Tel est, en substance, le message envoyé par la Canadienne Hayley Wickenheiser, quadruple championne olympique de hockey sur glace (Salt Lake City 2002, Turin 2006, Vancouver 2010 et Sotchi 2014), aujourd’hui membre de la commission des athlètes du CIO. Interrogée par Radio-Canada, elle a suggéré que la décision de maintenir, ou pas, les Jeux de Tokyo ne devrait pas être prise par le CIO, mais par le monde médical. Hayley Wickenheiser est confrontée au quotidien à la réalité de la crise sanitaire. Etudiante en médecine, elle travaille actuellement dans un hôpital de Calgary. « Je me demande si la sécurité et la santé des athlètes sont en haut de la liste des priorités, a-t-elle confié à Radio-Canada. Je pose encore la question, car en 2020, avant que les Jeux ne soient reportés, ce n’était pas le cas.
Je sais que si j’étais encore athlète, je voudrais y aller à tout prix. C’est pour cela qu’il faut quelqu’un avec du recul qui leur dise si oui ou non, ça vaut le coup d’y aller ou non.
Ce n’est pas au CIO de prendre cette décision. C’est aux médecins, aux spécialistes qui ont l’expérience des pandémies de prendre l’ultime décision, car ils n’ont rien à gagner ni à perdre si les Jeux ont lieu ou non. » Hayley Wickenheiser n’en est pas à sa première position radicale sur la crise sanitaire et ses effets sur le mouvement olympique.
Le 17 mars 2020, elle avait tiré le signal d’alarme par un message sur les réseaux sociaux. Cinq jours plus tard, le Canada annonçait qu’il n’enverrait pas d’athlètes aux Jeux de Tokyo. Le 24 mars, les Jeux de Tokyo étaient officiellement reportés d’une année.
— Publié le 26 avril 2021