En voyage au Qatar, pays-hôte du Mondial de football en 2022, Gianni Infantino s’est offert un intermède dans sa croisade pour une Coupe du Monde tous les deux ans. Le président de la FIFA a changé radicalement de sujet, pour s’exprimer sur la situation des réfugiés afghans, notamment les familles liées au football qui ont été évacuées depuis la prise de Kaboul par les Talibans. Le dirigeant italo-suisse l’a fait lors d’une visite au complexe de Doha, où l’État du Qatar, en collaboration avec la FIFA et la Fédération afghane de football (AFF), accueille plus de 150 réfugiés afghans qui étaient en danger du fait de leurs liens avec le football féminin. Après avoir remercié le Qatar et son émir, qui ont permis l’évacuation de plus de 70.000 personnes depuis le mois d’août dernier, Gianni Infantino a lancé un appel à la communauté internationale, encore trop peu mobilisée à son goût. « Nous avons à présent besoin de l’aide de davantage de gouvernements et de pays membres de la communauté du football, a suggéré le président de la FIFA. Il ne s’agit pas là de parler de solidarité ou d’aide humanitaire, il s’agit de passer à l’action. Nous allons continuer de frapper à toutes les portes partout dans le monde, dans l’espoir que certains entendent notre appel et que les portes s’ouvrent devant ces jeunes filles qui ont toutes une histoire qui mérite d’être entendue. » La FIFA le détaille dans un communiqué : la liste des Afghanes évacuées compte des joueuses des sélections nationales A, moins de 23 ans, moins de 17 ans et moins de 15 ans, des administratrices, arbitres et entraîneurs féminines, mais également le secrétaire général de l’AFF, Fazil Mohammad Shahab, très impliqué dans la promotion et le développement du football féminin en Afghanistan. Les avocats qui ont instruit le dossier des abus sexuels de Keramuudin Karim, une enquête ayant abouti à la suspension à vie de l’ancien président de l’AFF, ont aussi dû être exfiltrés avec les membres de leurs familles. La FIFA a également aidé la Fédération afghane de basketball et l’organisation Equality League, à quitter l’Afghanistan pour rejoindre le complexe de Doha. L’instance annonce son intention de continuer, dans les prochaines semaines, à exfiltrer beaucoup d’autres femmes, jeunes filles et personnes ayant des liens avec le sport féminin.