Face à la polémique, l’Union internationale de pentathlon moderne (UIPM) se met en ordre de bataille. Un peu moins de trois semaines après l’annonce de la décision de son bureau exécutif de retirer l’équitation du programme, le vice-président de l’instance, Joël Bouzou, s’est fendu d’une longue lettre ouverte. Le dirigeant français, champion de monde de la discipline en 1987, rappelle que le saut d’obstacles était déjà source de débats et de questions au temps où il était athlète, dans les années 1980 et au début des années 1990. « Le président du CIO, Juan Antonio Samaranch, a suggéré après les Jeux olympiques de Barcelone en 1992 que les chevaux devraient être remplacés par des vélos« , raconte Joël Bouzou dans sa lettre ouverte. Puis il rappelle que toutes les fédérations membres de l’UIPM auront le droit de vote lors du prochain congrès de l’UIPM, où la question de l’équitation sera discutée et tranchée par un scrutin. « Lorsque le baron Pierre de Coubertin a inventé le pentathlon moderne, les chevaux n’étaient pas seulement utilisés pour la guerre, mais ils faisaient encore partie de la vie quotidienne à nombreux échelons de la société, poursuit Joël Bouzou. Aujourd’hui, les chevaux sont un luxe coûteux inaccessible à la grande majorité des gens dans le monde. Qu’est-ce qui peut être « moderne » dans une discipline qui exclut la grande majorité des gens dans le monde ? » Le Français, par ailleurs président de l’Association mondiale des olympiens (WOA), termine ainsi son argumentaire : « En regardant notre sport aujourd’hui, et la façon dont il sera présenté à Paris 2024 avec un spectacle de 90 minutes, je suis absolument convaincu que nous allons dans le bon sens. Il n’y a rien de « moderne » dans un pentathlon moderne qui reste toujours le même. » Pas faux.