Qui l’eut cru ? Au moment où le comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 planche sans relâche sur une révision du projet, avec l’objectif annoncé de réduire la facture de 3 à 400 millions d’euros, l’événement olympique est au cœur d’une improbable joute verbale entre opposants et partisans. La semaine passée, une trentaine d’intellectuels français a signé une tribune dans Le Monde pour fustiger les Jeux de Paris 2024, reprochant notamment à l’Etat de « dilapider l’argent public dans une opération de prestige pharaonique ». Volontiers caricaturale et assez mal informée, la tribune en question a fait son petit effet. Et, sans grande surprise, incité le mouvement sportif à contre-attaquer. Un collectif de 138 sportifs de haut niveau, de présidents de fédération et d’entrepreneurs, a utilisé les mêmes armes, une tribune dans Le Monde, pour défendre le projet olympique français et le CIO. Parmi eux, les anciens ministres Jean-François Lamour, David Douillet et Valérie Fourneyron, mais aussi la capitaine de l’équipe de France de football Amandine Henry, le champion olympique de canoë-kayak Denis Gargaud, la boxeuse Sarah Ourahmoune, l’ancien judoka Thierry Rey, et le champion olympique du 110 m haies et membre du CIO Guy Drut. Publiée dans l’édition du Monde datée du 22 septembre, la tribune est ainsi titrée : « Pourquoi opposer le sport et la culture, alors qu’ils devraient être deux piliers d’épanouissement ? » Ses signataires écrivent : « Taper à bras raccourcis sur le sport, sur ses grands événements et sur ses pratiquants est malheureusement une tradition des « élites » françaises. Nous en sommes encore à opposer le sport et la culture… Il est donc manifestement toujours utile de rappeler que le budget prévisionnel de Paris 2024 est de 6,8 milliards d’euros, dont 5,3 milliards d’euros d’argent privé. Le milliard et demi d’euros d’argent public, étalé sur sept ans, soit 214 millions d’euros par an, finance uniquement des infrastructures pérennes dont le pays a besoin, en particulier la Seine-Saint-Denis. » Ils défendent également le CIO, expliquant qu’il « reverse 90 % de ses revenus aux fédérations internationales et aux comités nationaux olympiques qui en ont le plus besoin. » Enfin, les signataires rappellent l’engagement du COJO Paris 2024 d’atteindre la neutralité carbone.
— Publié le 22 septembre 2020