Une nouvelle voix vient de s’inviter dans le débat, pas encore tout à fait refermé, sur la qualité des eaux de la Seine, où doivent se tenir les compétitions de triathlon et natation en eau libre des Jeux de Paris 2024. Elle devrait se faire entendre. La Brésilienne Ana Marcela Cunha (photo ci-dessus), championne olympique en titre sur 10 km, a exprimé dans un entretien avec l’AFP ses inquiétudes sur les risques sanitaires encourus par les nageurs. « C’est une préoccupation, a-t-elle reconnu en marge d’une compétition à Rio de Janeiro. Il n’y a pas eu d’événement-test l’an dernier à cause de ça, mais les organisateurs insistent à vouloir que les épreuves aient lieu là-bas. Il faut un plan B au cas où il ne soit pas possible de nager. Il ne s’agit pas d’effacer l’histoire de la Seine, nous savons ce que représente le pont Alexandre-III, la tour Eiffel, mais je pense que la santé des athlètes doit passer avant. Les organisateurs doivent accepter que, peut-être, il sera malheureusement impossible de réaliser les épreuves là où ils le veulent. C’est lié à un problème d’infrastructures : la Seine n’est pas faite pour nager. Le jour de la compétition, il n’y a pas grand-chose à faire. Mais, après, une fois sorti de l’eau, on peut tomber malade quinze jours plus tard. Au moment de la compétition, on n’y pense pas, mais on s’inquiète après. » A 140 jours de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, la question de la qualité de l’eau de la Seine se pose toujours. Les prélèvements vont reprendre au mois de juin, dans des conditions météorologiques plus proches de celles des Jeux. Une enquête menée récemment par franceinfo a révélé que les normes sanitaires pour la baignade sont encore loin d’être atteintes.
— Publié le 8 mars 2024