Menace de très gros temps sur la natation européenne. L’instance continentale de la discipline, la LEN (Ligue européenne de natation), pourrait être contrainte d’organiser en février prochain des élections anticipées. Elles sont réclamées par 24 des fédérations nationales membres, rassemblées au sein d’un groupe d’opposants baptisé « L’Europe pour tous » (E4A). Les contestataires, entrés ouvertement en guerre contre la gouvernance actuelle de la LEN, ont présenté une pétition lors du récent congrès de la LEN, organisé samedi 25 septembre à Budapest. Regroupés derrière António José Silva, le président de la Fédération portugaise de natation, et Josip Varvodic, son homologue croate, il critiquent notamment la gestion financière de la LEN, son manque de transparence, et insistent sur la perte de confiance à l’égard de ses dirigeants, dont son président, l’Italien Paolo Barelli (photo ci-dessus, au centre). Lors du dernier congrès, le rapport financier de la LEN a été approuvé par 47 voix pour et 43 contre, plus deux abstentions. Mais un second vote sur la confiance dans le Bureau de l’instance a accouché d’un résultat contraire. Quarante-six votants ont exprimé leur manque de confiance dans la gouvernance actuelle, contre 44 en faveur de l’équipe dirigeante et deux abstentions. La LEN n’en est pas à ses premiers remous. En mars dernier, la police suisse a fait une descente dans ses bureaux de Nyon pour saisir des documents, à la suite d’allégations d’irrégularités financières et de malversation. Mais l’enquête n’a pas abouti. Régulièrement accusé de corruption, l’Italien Palo Barelli a toujours nié les faits. Malgré l’accumulation des affaires, il a été réélu dans un fauteuil en novembre 2020 pour un nouveau mandat de quatre ans à la présidence de la LEN, après avoir battu son seul rival, le Français Gilles Sezionale, par 86 voix contre 13. Le congrès extraordinaire de la LEN, s’il était confirmé, se déroulerait le 5 février 2022 à Paris.