Vertigineux. Seulement trois ans se seront écoulés depuis les Jeux de Tokyo 2020, mais la menace de cyberattaques sur les Jeux de Paris 2024 connaît une saisissante poussée de fièvre. A en croire le directeur de la technologie du COJO, Bruno Marie-Rose, le nombre d’attaques informatiques pourrait être « huit à dix fois » supérieur à celui enregistré pour l’édition précédente au Japon. Mais l’ancien sprinteur l’a expliqué lundi 24 avril, à l’occasion de l’inauguration à Madrid d’un centre de test ouvert par Atos, l’un des partenaires mondiaux du CIO : le nombre d’attaques avait déjà été multiplié par huit entre Rio 2016 et Tokyo 2020. Commentaire de Christophe Nivet, directeur chez Atos de l’intégration technologique des Jeux de Paris 2024, cité par l’AFP : « Aux Jeux de Tokyo, nous avons eu 450 millions d’attaques et 4,4 milliards de menaces, soit 800 par seconde. Mais il n’y a eu aucun impact sur les Jeux. En cas de menaces, nous avons pu bloquer tous les flux avant impact. » Pour les Jeux de Paris 2024, le risque est partout. Il pourrait provenir de hackers cherchant à voler des données des organisateurs, mais aussi de cyberattaquants recherchant des failles de sécurité dans les systèmes déjà installés, ou encore d’un détournement de données, par exemple des faux sites de vente de billets. La guerre en Ukraine intensifie le risque d’attaques par des groupes pro-russes. Bruno Marie-Rose le reconnaît : « Les JO sont une cible pour de la propagande géopolitique. La guerre en Ukraine s’accompagne d’une cyberguerre. Nous craignons particulièrement les attaques étatiques. Le pire serait des attaques qui provoqueraient une interruption ou une perturbation des compétitions. »