La question émerge à chaque édition des Jeux olympiques : l’événement chasse-t-il loin de la ville-hôte les populations les plus précaires, dont les sans-abris ? A moins de huit mois des Jeux de Paris 2024 (J – 217), elle s’est invitée dans l’actualité, depuis plusieurs semaines, après qu’un collectif d’associations baptisé « Le revers de la médaille » ait mené plusieurs actions pour dénoncer un « nettoyage social » dans la région parisienne. Il prétend que plus de 4.000 personnes ont déjà été évincées de foyers de travailleurs migrants, certaines ayant été transférées en province. En réponse à ces accusations, la préfecture de la région Ile-de-France, en charge des questions d’hébergement d’urgence, a répondu jeudi 21 décembre en niant toute idée de nettoyage social. « On ne s’est pas fixé comme objectif zéro SDF dans Paris au mois d’août 2024, a-t-elle insisté. Ce n’est ni le souhait ni l’ambition de la ville de Paris et de l’État. Cela serait contraire à la dignité des personnes ». La préfecture a assuré chercher au contraire à « être en mesure de proposer des places qualitatives à des personnes qui sont à la rue à Paris et les maintenir dans l’hébergement d’urgence, faire un travail social de fond ». Interrogé sur le même sujet la veille en conférence de presse, le président du COJO, Tony Estanguet, avait expliqué : « Il y a un manque de place d’hébergement d’urgence, les acteurs publics sont engagés et nous ne sommes pas impliqués. On ne souhaite pas être la cause d’un moindre manquement dans la région Île-de-France, car ce déficit est indépendant des Jeux ».
— Publié le 22 décembre 2023