A moins d’une année des Jeux de Paris 2024, l’affaire tombe très mal. L’AFP rapporte que la commission des sanctions de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) serait l’objet d’une « tentative de pression » de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Cette dernière lui reprocherait de ne pas faire preuve de suffisamment de sévérité dans ses décisions. Et, plus grave, l’aurait menacée de lui retirer sa conformité. La commission des sanctions, une entité indépendante de l’AFLD, explique avoir reçu un courrier de l’AMA qui lui « enjoint de modifier son comportement à l’avenir sous peine d’engager une procédure de non-conformité à l’égard de l’agence française, qui pourrait aboutir à des sanctions à l’encontre de la France. » La menace est sérieuse, surtout à un peu plus de 300 jours seulement de l’ouverture des Jeux de Paris 2024. Mais l’AMA l’a accompagnée d’un argumentaire, sous la forme de trois décisions de la commission qui auraient dû, à ses yeux, être plus sévères. Dans son courrier, l’AMA prévient : « Si cette tendance à rendre des décisions manifestement non conformes au Code et à la jurisprudence du TAS devait se poursuivre, le département des affaires juridiques de l’AMA n’aurait pas d’autre choix que de référer cette question à l’examen de son groupe de travail interne sur la conformité, afin que toute mesure appropriée puisse être prise. » Pour la commission des sanctions, composée de onze membres et présidée par un conseiller d’Etat, le courrier n’est rien de moins qu’une tentative de chantage. Pour l’AFLD, en revanche, l’Agence mondiale antidopage fait seulement son travail. Interrogée par l’AFP, elle a expliqué que l’AMA tenait avant tout à rappeler « les règles qui s’appliquent à l’ensemble des organisations antidopage de par le monde. » Toujours selon l’AFLD, son courrier « ne remet pas en cause l’indépendance de la commission pour apprécier les affaires dont elle est saisie. » Beaucoup de bruit pour rien ? Sans doute. Mais la commission des sanctions le relève dans un communiqué : depuis sa création, elle a pris « plusieurs centaines de décisions. L’AMA n’en a contesté aucune. Au lieu d’emprunter la voie légale en formant un recours devant le Conseil d’Etat, elle tente soudainement de s’ingérer grossièrement dans le fonctionnement de la commission. »