La deuxième journée du procès de Lamine Diack, mercredi 10 juin devant la 32ème chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, a été marquée par la première intervention de l’ancien président de l’IAAF. Habillé d’un boubou blanc, le Sénégalais s’est exprimé une trentaine de minutes, en fin d’audience. Mais cette entrée en matière ne devrait pas influencer le déroulement du procès, Lamine Diack s’étant contenté de démêler les fils parfois peu ordonnés de sa longue carrière d’athlète et de dirigeant sportif. Il a notamment suggéré que son rôle, pendant ses années à la tête de l’IAAF, avait consisté à « universaliser l’athlétisme ». Plus tôt dans la journée, son ancien conseiller juridique, l’avocat Habib Cissé, a été appelé à la barre pour s’expliquer sur son rôle dans le scandale de corruption ayant servi à couvrir les cas de dopage de nombreux athlètes russes. Il a notamment été interrogé sur une note écrite, retrouvée à son domicile, qui détaille des remises d’argent de la Fédération russe d’athlétisme. Sur la note en question figurent deux noms d’athlètes russes, S. Kirdyapkin et Y. Zaripova, chacun accompagné d’un montant, respectivement 700.000 et 600.000 euros. Habib Cissé s’est défendu en expliquant, sans se montrer très convaincant, avoir été étonné et stupéfait en recevant cette note car son auteur, l’entraîneur russe Alexeï Melnikov, ne parlait « pas un mot d’anglais ». Habib Cissé n’a pas été plus à l’aise pour expliquer au tribunal le pourquoi et le comment d’un échange de SMS avec Papa Massata Diack, l’un des six prévenus du procès actuel. Dans l’un des messages, le fils de l’ancien président de l’IAAF lui demande « de retourner les 50.000 euros reçus sur le cas Shoboukhova ». « J’ai rendu quelques milliers d’euros pour que ça s’arrête, mais je ne devais rien », a justifié Habib Cissé. Le procès se poursuit ce jeudi 11 juin avec l’audition très attendue de Lamine Diack.
— Publié le 11 juin 2020