— Publié le 27 septembre 2021

Lappartient défend le choix du Rwanda

Cyclisme

A l’image de l’élection pour la présidence de l’Union cycliste internationale (UCI), le choix du pays-hôte des Mondiaux de cyclisme sur route en 2025 était joué d’avance. Vendredi 24 septembre, l’UCI a choisi le Rwanda, plutôt que le Maroc, pour l’accueil d’un événement promis depuis longtemps à l’Afrique. Le rendez-vous planétaire se déroulera à Kigali, la capitale. Tout sauf une surprise. Mais le choix de l’UCI d’attribuer au Rwanda ces premiers championnats du monde sur le sol africain a ouvert, avant même son officialisation, le débat sur la question des droits de l’homme. En début de semaine passée, Amnesty International a évoqué « des informations faisant état de disparitions forcées, de détentions arbitraires, d’un recours excessif à la force, de procès inéquitables et de restrictions du droit à la liberté d’expression. » Hasard du calendrier, le vote du congrès de l’UCI est intervenu la même semaine où un opposant au régime du président Paul Kagame (photo ci-dessus, au centre, avec David Lappartient), Paul Rusesabagina, qui a inspiré le film Hôtel Rwanda, a été arrêté pour terrorisme après une arrestation et un procès très controversés. Interrogé par le site britannique Cyclingnews en fin de semaine passée lors du congrès de l’UCI à Louvain, Davis Lappartient n’a pas éludé la question. « J’ai toujours dit que la question des droits de l’homme était un sujet majeur pour l’UCI, a expliqué le dirigeant français. Mais j’ai pu me rendre au Rwanda, j’ai rencontré de nombreux Rwandais, et ce que j’ai vu, c’est un gouvernement qui a traversé une crise très compliquée et a été capable d’unir les gens. Quand on regarde d’où vient le Rwanda et où il en est aujourd’hui, je pense que cela ne peut se faire qu’avec un vrai leadership. Parfois, nous ne devrions pas regarder tous les gouvernements du monde à travers le prisme de notre façon strictement européenne de voir les choses. Je crois sincèrement que les autorités rwandaises bénéficient d’un fort soutien, pour ce qu’elles ont fait en termes de santé et de cohésion. Naturellement, chaque pays peut faire mieux en matière de droits de l’homme. Je pense que beaucoup de choses ont déjà été faites. Le sport a la vertu de faire vivre aux gens des expériences communes et les championnats du monde sur route seront sans doute un moyen de continuer à réconcilier le peuple rwandais. » L’accueil des Mondiaux de cyclisme en 2025 devrait coûter 7 millions d’euros au Rwanda au titre de l’achat de la licence de l’événement, plus environ 12 millions d’euros en frais d’organisation.