On pouvait s’y attendre. La Fédération française de judo et son président, Jean-Luc Rougé, n’ont pas tardé à réagir à l’annonce par la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, de sa volonté de légaliser en France la pratique des arts martiaux mixtes (MMA). Ils l’ont fait via un communiqué où, après avoir rappelé que le MMA restait une « pratique très minoritaire parmi les 1.300 000 licenciés des sports de combats et arts martiaux en France », la FFJDA se prononce sur deux points. Le premier concerne la législation et les textes réglementaires concernant les activités de combat. « Le législateur doit d’abord s’interroger sur ce qui est du sport et ce qui ne l’est pas, ce qui entre dans le champ d’application du sport ou non, suggère le communiqué. On ne doit pas limiter cette réflexion au MMA uniquement, mais y associer certains arts militaires où l’on apprend à tuer et blesser. »
Le second point concerne l’intégration du MMA dans le système sportif français. La FFJDA précise que le MMA loisir ne lui pose « aucun problème ». « Notre fédération avec quelques ajustements techniques peut tout à fait gérer ces activités avec ses clubs et ses enseignants, et cela très rapidement. » Elle se dit également prête à prendre en charge les compétitions « amateurs », sous réserve d’être libre d’en définir « le contenu technique et les aspect culturels et éthiques ». En revanche, pas question de mettre un pied dans le monde du MMA professionnel, où les « combats sont organisés par des sociétés privées qui n’ont pas, entre elles, les mêmes exigences de contrôles et suivi médicaux. » Enfin, surprise, la FFJDA laisse entendre qu’elle pourrait répondre à l’appel à manifestation d’intérêt annoncé par Roxana Maracineanu pour trouver une fédération sportive française prête à assurer la tutelle du MMA.