A moins de trois semaines de l’ouverture des Jeux d’hiver de Pékin, la question sanitaire reste dominante dans le mouvement olympique. Mais elle n’occulte pas totalement le débat sur les droits de l’homme en Chine. A l’initiative de l’organisation internationale Human Rights Watch, un point presse organisé mardi 18 janvier en mode virtuel a pointé les risques que pourraient courir les athlètes qui décideraient d’exprimer le mois prochain aux Jeux d’hiver leur hostilité au régime chinois. Un assouplissement de la Charte olympique autorise désormais les participants à exprimer une opinion dans le cadre des Jeux. Ils ne peuvent pas le faire sur un podium, mais ils en aujourd’hui le droit face aux médias et sur les réseaux sociaux. Mais le CIO le précise : les règles définies par la Charte olympique doivent aussi respecter le « droit public applicable« . En clair, les lois en vigueur dans le pays-hôte des Jeux ne peuvent pas être contournées sans risque d’une sanction. A ce jour, le CIO n’a pas encore communiqué sur les conditions d’application de la règle de la Charte olympique sur la liberté d’expression. Un silence que le Canadien Rob Koehler, directeur général du groupe d’activistes Global Athlete, qualifie de « complicité » avec la Chine. « Nous connaissons le bilan des droits de l’homme et les limites à la liberté d’expression en Chine, a-t-il suggéré mardi 18 janvier. Nous savons donc que les athlètes qui feraient le choix de s’exprimer n’auraient pas une grande protection. » Face au risque d’une sanction dont la nature reste vague, les associations de défense des droits de l’homme recommandent aux athlètes de ne pas s’exprimer pendant les Jeux, mais d’attendre pour le faire d’avoir quitté la Chine et regagné leur pays.
— Publié le 19 janvier 2022