Les Jeux de Tokyo resteront-ils dans les mémoires comme les plus chers de l’histoire. Une étude de l’université d’Oxford, publiée mardi 15 septembre, le croit et le démontre chiffres à l’appui. Elle assure que l’événement a déjà coûté 15,84 milliards de dollars, soit plus que les Jeux de Londres en 2012 (14,95 milliards de dollars). Et cela, sans compter le surcoût lié au report d’une année, dont le montant n’a pas encore été dévoilé. A Tokyo comme à Lausanne, la publication de l’étude britannique est observée avec méfiance, voire un certain mépris. « Je suis au courant de cette enquête, pour l’avoir découverte dans les médias, a expliqué Toshiro Muto, le directeur général de Tokyo 2020, mardi 15 septembre à l’occasion d’une conférence de presse en ligne. Mais elle n’est l’objet d’aucune déclaration officielle de la part du comité d’organisation. Je ne suis donc pas en mesure de faire un quelconque commentaire à ce sujet. » John Coates, le vice-président du CIO, à la tête de la commission de coordination des Jeux de Tokyo 2020, a lui aussi cherché à éviter l’obstacle, mais en y mettant moins de gants. « J’estime que j’ai des choses plus productives à faire avec mon temps que d’analyser ce rapport et d’y répondre », a-t-il suggéré lors d’une interview à l’Australian Financial Review. Même silence radio au siège du CIO à Lausanne. Brent Flyvbjerg, l’un des chercheurs responsables de l’étude britannique, explique avoir reçu une réponse assez similaire au moment de la révélation des principaux chiffres de l’enquête. Le CIO n’a pas ménagé ses critiques, contestant notamment la méthodologie. L’universitaire a ensuite écrit à Thomas Bach pour lui préciser tous les détails de son approche et de ses résultats. Il n’a pas encore obtenu la moindre réponse du CIO.
— Publié le 16 septembre 2020