Inquiétant. World Athletics a publié jeudi 25 novembre les résultats détaillés d’une étude menée pendant les Jeux de Tokyo 2020 sur le harcèlement et les abus dont sont victimes certains athlètes via les réseaux sociaux. L’instance internationale de l’athlétisme le souligne en préambule : « L’étude a révélé des niveaux inquiétants d’abus envers les athlètes, notamment des messages sexistes, racistes, transphobes et homophobes, ainsi que des accusations de dopage infondées. Elle souligne également sans équivoque que les athlètes féminines sont davantage victimes d’abus que leurs homologues masculins. » L’enquête a été réalisée en collaboration avec Threat Matrix, une initiative de la société de science des données Signify Group Ltd et de la société d’enquêtes sportives Quest Global Ltd. Un échantillon de 161 comptes Twitter d’athlètes actuels et anciens, tous impliqués dans les Jeux de Tokyo (issus d’une liste de 200 athlètes sélectionnés par World Athletics), a été suivi pendant la période d’étude, commençant une semaine avant la cérémonie d’ouverture et se terminant au lendemain de la clôture des Jeux (15 juillet – 9 août 2021). Au cours de cette période, 240.707 tweets comprenant 23.521 images, GIFs et vidéos ont été capturés pour être analysés. L’étude a recherché des insultes, images et emojis offensants et d’autres phrases pouvant indiquer un abus. Les résultats en disent long sur la réalité du problème. Pas moins de 132 posts discriminatoires ciblés ont été trouvés, provenant de 119 auteurs. Vingt-trois des 161 athlètes suivis ont été l’objet d’abus. Parmi eux, 16 étaient des athlètes féminines. Au total, 115 des 132 messages (87 %) identifiés comme insultants étaient dirigés contre des athlètes féminines.. Enfin, 63 % des insultes identifiées étaient dirigées contre deux athlètes seulement – noirs et femmes – les deux catégories d’insultes les plus courantes étaient de nature sexiste (29 %) et/ou raciste (26 %). Elles représentent 55 % de toutes les insultes identifiées.
— Publié le 26 novembre 2021