— Publié le 5 avril 2023

Les Kenyanes se sabordent

Athlétisme

Un dopage à grande échelle dans l’athlétisme kényan ? L’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU) le croit de plus en plus depuis la découverte, par une équipe de trois experts, de similitudes dans les explications et les preuves fournies par deux athlètes récemment convaincues de dopage et lourdement sanctionnées. Eglay Nalyanya (photo ci-dessus), une spécialiste du 800 m, a été suspendue pour une durée de huit ans pour avoir utilisé un produit interdit. Betty Wilson Lempus, une marathonienne, a écopé d’une suspension de cinq ans pour la même infraction. « Nous avons relevé des similitudes dans les explications et les preuves, explique l’AIU. Nalyanya et Lempus ont dit à l’AIU qu’elles avaient reçu des injections intramusculaires dans le même hôpital et elles ont fourni des documents médicaux falsifiés pour appuyer leurs dires. Dans les deux cas, l’enquête a découvert également que les médecins cités étaient fictifs et qu’aucune athlète n’avait reçu d’injection même si elles étaient bien à l’hôpital ce jour-là. Il semblerait que l’élite des athlètes kenyans bénéficie de l’aide d’une ou plusieurs personnes, y compris quelqu’un possédant d’importantes connaissances médicales. Cela ne se limite pas à un seul cas. » Pour David Howman, le président de l’AIU, il ne fait désormais aucun doute que le dopage au Kenya est de mieux en mieux organisé et implique un réseau de professionnels possédant de solides connaissances médicales. « C’est une menace sérieuse contre notre sport, insiste-t-il. L’AIU a été mandatée pour travailler avec le gouvernement kenyan, sa fédération d’athlétisme et son agence anti-dopage pour combattre cette crise. Nous ferons tout notre possible pour identifier la source de ce dopage. »