A l’approche de l’événement (J – 18 jours ce mercredi 2 novembre), la question des droits humains et de la condition des travailleurs sur les chantiers des stades continue de reléguer au second plan l’actualité plus sportive du Mondial de football 2022 au Qatar. Les deux derniers rapports de l’Organisation internationale du travail (OIT) ne devraient pas inverser la tendance. Ils assurent en effet que le nombre de plaintes des ouvriers employés au Qatar a « plus que doublé » entre octobre 2021 et octobre 2022. Il atteint désormais le chiffre saisissant de 34 425. « Les principales causes des plaintes concernent le non-paiement des salaires et des indemnités de fin de contrat, et les congés annuels non accordés ou payés« , indique l’OIT. L’organisation ajoute que 66,5 % de ces différends ont été réglés à l’amiable et 30,7 % devant la justice. Dans 84 % des cas, « le juge a donné raison au travailleur« . En juillet 2022, les litiges avaient conduit le Qatar à verser environ 160 millions d’euros en indemnités à plus de 37.000 travailleurs. « Ce montant est passé à plus de 320 millions d’euros au 30 septembre 2022« , ajoute l’OIT. En dépit de ces chiffres, la situation serait pourtant en train de changer dans le bon sens. L’OIT relève que les réformes mises en place ont eu un impact positif, selon 86 % des 1.036 travailleurs migrants sondés en mai et juin 2022. En tête de liste, l’introduction en mars 2021 d’un salaire minimum. Elle a concerné plus de 280.000 travailleurs, soit environ 13 % de la main-d’oeuvre du secteur privé. Le pays « a montré sa détermination à faire avancer son programme de réforme« , estime l’OIT, mais « il est universellement reconnu qu’il reste des défis dans sa mise en oeuvre, ce qui n’est pas surprenant compte tenu de l’ampleur et du rythme des réformes entreprises« .
— Publié le 2 novembre 2022