Paradoxe. L’escrime a été le premier sport olympique d’été à se prononcer pour un retour des athlètes russes et biélorusses dans les compétitions internationales. Sa fédération internationale, la FIE, l’a décidé par vote au début du mois de mars. Mais la discipline pourrait être l’une des dernières à voir des compétiteurs des deux pays prendre effectivement part à ses épreuves. Le président du Comité olympique russe, l’ancien sabreur Stanislav Pozdniakov, l’a annoncé jeudi 11 mai sur son compte Telegram : les escrimeurs ne reviendront pas sur la scène internationale dans le « format proposé » par le CIO, à savoir sous couvert de neutralité. « En ce qui concerne l’escrime en particulier, j’ai discuté à plusieurs reprises avec des membres de l’équipe nationale du format de retour proposé, a-t-il écrit. Et je peux dire qu’aucun d’entre eux n’a envisagé et n’envisage l’option de participer à des tournois internationaux dans le cadre des restrictions existantes. Il s’agit en fait d’une boîte à outils d’exclusion mal déguisée, sans parler des discriminations et des doubles standards toujours appliqués sur la base de la nationalité« . Selon le président de la Fédération russe d’escrime, Ilgar Mamedov, quatre médaillées d’or olympiques, dont les trois sabreuses sacrées aux Jeux de Tokyo 2020 dans l’épreuve par équipes – Sofya Velikaya, Olga Nikitina et Sofia Pozdniakova – ne figurent pas sur la liste de la FIE des athlètes éligibles à participer aux épreuves internationales, dont les championnats du monde en juillet à Milan. Elles ont été identifiées comme membres du CSKA, un club de l’armée russe. Pour rappel, la commission exécutive du CIO a recommandé à la fin du mois de mars aux fédérations internationales de réintégrer les athlètes russes et biélorusses, mais seulement à titre individuel, sous statut neutre, sous réserve de n’avoir jamais exprimé le moindre soutien au conflit en Ukraine et de ne pas être employé par l’armée ou une agence de sécurité nationale. Les premières étapes de la Coupe du Monde d’escrime de la saison, qualificatives pour les Jeux de Paris 2024, se sont déroulées sans athlètes russes. Les prochaines, prévues en fin de semaine pour le sabre féminin en Géorgie et masculin en Espagne, n’ont pas enregistré la moindre présence russe.
