Vraie querelle ou simple simulacre ? Allez savoir. Pavel Kolobkov, le ministre russe des Sports, et Youri Ganous, le directeur de l’agence russe antidopage (RUSADA), se livrent depuis quelques jours à une étrange joute verbale. Jeudi 7 novembre, le premier a démenti pour la énième fois le scénario d’une manipulation des données extraites du laboratoire antidopage de Moscou, actuellement en cours d’analyse par l’AMA. « Rien n’a été supprimé, nos experts affirment qu’il n’y a rien eu de tel, a-t-il répété, cité par les médias russes. Les manipulations dont le chef de RUSADA parlent n’existent pas. Il y a un problème technique lié au fonctionnement même du système, très bientôt lors d’une réunion d’experts informatiques tout cela sera expliqué. » Soit. Mais Youri Ganous enfonce le clou. Présent à Katowice (Pologne) pour la Conférence mondiale sur le dopage dans le sport, le directeur de la RUSADA a expliqué à l’AFP : « J‘ai vu les documents et les questions posées par l’AMA et je ne vois pas comment ce serait possible de répondre de manière satisfaisante à ces questions. » Un comité d’experts russes et de l’AMA doit se réunir, sans doute le 17 novembre, pour étudier en détail les « incohérences » relevées dans les données du laboratoire de Moscou. Le comité exécutif de l’AMA se retrouvera à son tour, le 9 décembre à Londres ou Paris, pour décider de la suite à donner à l’affaire. Une nouvelle suspension de la RUSADA n’est pas exclue. Elle pourrait entraîner l’exclusion de la Russie des Jeux de Tokyo 2020. A l’évidence, Pavel Kolobkov ne s’attend pas à un tel scénario. Il a confié, jeudi 7 novembre, que la Russie enverrai l’an prochain au Japon une délégation d’au moins 400 athlètes, avec l’ambition de peser sur le classement des médailles.
— Publié le 8 novembre 2019