L’envoi par le ministère de l’Education nationale aux 4 millions d’écoliers français d’un livret pédagogique sur les Jeux de Paris 2024, accompagné d’une pièce de 2 euros, continue d’alimenter la colère des syndicats d’enseignants. En tête de cortège, le SNEP-FSU, très largement majoritaire parmi les professeurs d’éducation physique. Dans un communiqué publié jeudi 22 février, il dénonce une « opération de pure communication« , estimée à 16 millions d’euros, à un moment où l’Etat annonce un plan d’économies dans les ministères. « Le seul héritage des Jeux olympiques et paralympiques serait donc une pièce de 2 euros et un livret, alors que la démocratisation des activités physiques sportives et artistiques est loin d’être une réalité, écrit le syndicat. Outre le fait que le ministère est en incapacité de dire sur quel budget cette opération a été financée, la réalité est que 10 % des élèves n’iront jamais à la piscine lors de leur scolarité ou encore que de trop nombreux élèves ne peuvent, pour diverses raisons, bénéficier de l’horaire réglementaire d’EPS pourtant inscrit aux programmes. Toutes les études menées par divers organismes – Cour des comptes, Inspection générale… – montrent que la moyenne du temps d’EPS est de 2 heures 15 au lieu des 3 heures réglementaires et a tendance à diminuer. Et ce ne sont pas les injonctions aux fondamentaux maths et français, ou encore les 30 minutes “d’activité physique quotidienne” (APQ), qui contrecarrent cette tendance. » Le communiqué du SNEP-FSU poursuit : « Les urgences sont ailleurs et cette opération de communication ne viendra pas effacer la grave crise qui touche aujourd’hui l’éducation nationale, ni le manque d’ambition concernant l’EPS à l’école, comme premier lieu de démocratisation du sport. »
— Publié le 23 février 2024