Lise Klaveness ne renonce pas. Après son intervention très remarquée à la tribune lors du dernier congrès de la FIFA (photo ci-dessus), le 31 mars à Doha, la présidente de la Fédération norvégienne de football en a remis une couche lors d’un entretien à l’agence de presse allemande SID. Son cheval de bataille : la sécurité des fans et joueurs LGBTQ au Mondial 2022 au Qatar. « Lorsqu’on attribue le Mondial à un pays où le mode de vie des LGBTQ est interdit, le football doit s’assurer que tous les fans et tous les joueurs auront accès au tournoi. Pour le moment ce n’est pas le cas, a suggéré la dirigeante norvégienne, qui n’a jamais caché son homosexualité. Ils ont commencé à vendre des billets, mais les interdictions sont toujours en vigueur. Nous devons nous assurer que ces lois soient suspendues pendant le Mondial et que ce soit rendu public. Je dois pouvoir aller là-bas avec la certitude que je ne vais pas être emprisonnée pour quelque chose qui est mon droit. » Dans le même entretien, Lise Klaveness revient sur la situation des travailleurs migrants sur les chantiers du Mondial, un sujet qu’elle avait abordé à la tribune lors du dernier congrès de la FIFA. « Nous devons agir vite et concrètement, parce qu’il nous reste peu de temps jusqu’au Mondial« , assure-t-elle. Face à ces attaques à répétition, les autorités du Qatar opposent toujours le même discours, posé et rassurant. Nasser Al-Khater, le directeur exécutif du Mondial 2022, répond sans lassitude que « tout le monde sera le bienvenu, tout le monde se sentira en sécurité« . Quant au patron du Comité suprême d’organisation du Mondial 2022, Hassan Al-Thawadi, il avait avoué sa « déception » après l’intervention de la dirigeante norvégienne au congrès de la FIFA, avant de lui reprocher de ne pas avoir cherché à discuter de ces questions avec les autorités du pays. Selon l’AFP, un échange a eu lieu entre le Qatari et Lise Klaveness en marge du congrès, fin mars à Doha.
— Publié le 13 avril 2022