Jusque-là peu présente dans le débat sportif, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait entendre sa voix, mercredi 5 août, en appelant à la prudence. Son directeur des urgences sanitaires, l’épidémiologiste irlandais Michael Ryan, a expliqué sur les réseaux sociaux qu’il serait extrêmement risqué à ce stade de la pandémie d’envisager des événements sportifs rassemblant plusieurs de milliers de personnes. « De grandes foules de 40 000, 50 000, 60 000 personnes… Ce n’est pas seulement le risque d’être dans le stade, c’est le risque d’aller au stade, en transports en commun, dans les bars et clubs, a expliqué Michael Ryan. Imaginez tous les problèmes que nous avons maintenant avec les boîtes de nuit et les bars, et vous condensez tout cela dans une expérience de quatre ou cinq heures, où des milliers de personnes empruntent les mêmes transports en commun vers un lieu, s’impliquent dans le match puis tous les aspects sociaux qui suivent. Cela pourrait être désastreux. » A une année des Jeux de Tokyo, où le CIO et le comité d’organisation excluent sans réserve le scénario d’un huis clos, l’OMS se refuse à prédire une date où il serait possible d’envisager un événement sportif avec un nombre normal de spectateurs. Michael Ryan le suggère : « Il faut peut-être s’attendre à ce qu’au fur et à mesure que les choses s’ouvrent, nous passions de zéro à peut-être 1.000 ou 2.000 personnes par match. Mais il est irréaliste dans les pays à transmission locale de penser que nous assisterons à de grands rassemblements cette année. »
— Publié le 6 août 2020