Le début d’une polémique ? L’ONU a profité d’un point presse, mardi 26 septembre à Genève, pour afficher une position contraire à celle de la France sur la question controversée du port du voile islamique par les athlètes féminines aux Jeux de Paris 2024. « De manière générale, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme estime que personne ne devrait imposer à une femme ce qu’elle doit porter ou non », a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat, Marta Hurtado, devant les médias. Deux jours plus tôt, la ministre française des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, avait expliqué dans l’émission « Dimanche en politique » sur France 3 que les représentantes françaises ne porteraient pas le voile aux Jeux de Paris 2024. Une position justifiée par l’attachement du gouvernement « à un régime de laïcité stricte, appliqué strictement dans le champ du sport. » Amélie Oudéa-Castéra a également rappelé que la position française s’appuyait sur une décision du Conseil d’Etat. En juin dernier, la juridiction administrative a maintenu l’interdiction du port du hijab dans le football féminin, estimant que la Fédération française de football (FFF) pouvait édicter les règles nécessaires au « bon déroulement » des rencontres. Mais Marta Hurtado l’a expliqué mardi 26 septembre : la Convention pour l’élimination des discriminations à l’égard des femmes fait obligation à toutes les parties de prendre « toutes les mesures appropriées nécessaires pour modifier tout modèle social ou culturel fondé sur l’idée d’infériorité ou de supériorité de l’un ou l’autre sexe. Les restrictions à l’expression des religions ou des convictions, comme le choix de vêtements, ne sont acceptables que dans des circonstances très spécifiques qui répondent de manière proportionnelle et nécessaire à des préoccupations légitimes en matière de sécurité publique, d’ordre public, de santé publique ou de moralité. »