La construction du futur village des athlètes des Jeux 2024 fait déjà son lot de mécontents. Après une école d’ingénieurs de la Seine-Saint-Denis, dont le campus va être scindé en deux et un terrain exproprié, c’est au tour du producteur de cinéma Luc Besson de monter au créneau. Selon Le Figaro, il réclame 50 millions d’euros car les bureaux de sa société, EuropaCorp, serviront de cantine pour les athlètes pendant les Jeux. La Cité du cinéma, ouverte par Luc Besson en 2013 à Saint-Denis, sera convertie en salles de restaurant et d’entraînement du village, pendant une durée encore indéterminée. Il sera donc impossible aux équipes du groupe EuropaCorp d’accéder à certains locaux pendant plusieurs semaines. Sur le principe, Luc Besson ne peut pas faire grand-chose : la loi olympique, votée par le Parlement en mars 2018, permet à Paris 2024 de réquisitionner les locaux dont il a besoin pendant la compétition. Sa démarche semble d’autant plus surprenante que, selon la Caisse des dépôts, actionnaire majoritaire d’EuropaCorp, le producteur est au courant depuis toujours de l’utilisation de ses locaux pour le village des athlètes. Il aurait même assisté à la visite de la commission de coordination du CIO, en mai 2017. En réalité, il semble que Luc Besson utilise cet artifice pour masquer ses difficultés financières. Le Figaro précise que sa société ne paye plus ses loyers depuis des mois. Ses arriérés se montent à 7 millions d’euros. Réaction de Paris 2024 : « On ne peut pas fixer tout de suite un montant d’indemnisation car on ne connaît pas la durée pendant laquelle ces locaux seront inexploitables pour les occupants. Nous travaillons sur le sujet avec le propriétaire. »
— Publié le 1 février 2019