Polémique dans le cyclisme professionnel, après la victoire dimanche 30 avril, au Nouveau Mexique, d’un athlète transgenre dans une course par étapes du circuit féminin. L’Américaine Austin Killips (photo ci-dessus), 27 ans, est devenue la première cycliste transgenre à inscrire son nom au palmarès d’une épreuve estampillée UCI, en remportant la cinquième et dernière étape du Tour of the Gila féminin. Une grande première rendue possible par le règlement de l’instance internationale du cyclisme, autorisant les athlètes transgenres à participer sous conditions aux épreuves féminines. Depuis l’an passé, ses règles ont été durcies : les athlètes doivent présenter un taux maximal de testostérone plasmatique de 2,5 nanomoles par litre, et en passer par une période de transition de 24 mois. Mais la victoire d’Austin Killips a relancé la polémique, notamment aux Etats-Unis. Inga Thompson, une ancienne cycliste sur route professionnelle, trois fois olympienne dans les années 80 et 90, a estimé sur son compte Twitter que la décision de l’UCI était « en train de tuer le cyclisme féminin ». Elle fait référence à une enquête menée l’an passé par un syndicat de coureurs (CPA), selon laquelle plus de 90 % des cyclistes professionnelles s’opposent à l’idée de concourir contre des athlètes transgenres. Dans un communiqué publié mardi 2 mai, l’instance présidée par le Français David Lappartient défend sa position : « L’UCI reconnaît que les athlètes transgenres peuvent souhaiter concourir conformément à leur identité de genre. Les règles de l’UCI sont basées sur les dernières connaissances scientifiques et ont été appliquées de manière cohérente. L’UCI continue de suivre l’évolution des découvertes scientifiques et peut modifier ses règles à l’avenir en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques. »
— Publié le 3 mai 2023