Le feuilleton continue. Il devient inquiétant. La cour administrative d’appel de Paris a ordonné, mercredi 9 mars, une nouvelle suspension des travaux de la piscine d’entraînement d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, construite pour les Jeux en 2024. Elle demande à la commune d’arrêter le chantier, et cela « sans délai« . En soi, la décision de la cour administrative n’a rien de très surprenant. Elle fait suite à une autre décision, rendue un mois plus tôt, de préserver les jardins ouvriers centenaires situés en partie sur le site de la piscine. La cour avait alors demandé à l’intercommunalité Plaine commune de revoir son plan d’urbanisme. Malgré cette injonction, le chantier s’était poursuivi, plusieurs parcelles ayant déjà été détruites pour la construction des équipements annexes au bassin d’entraînement, dont une plage et un solarium. Les collectivités concernées avaient estimé que le permis de construire n’était pas remis en cause. Cette fois, elles devront se plier à la décision de justice et arrêter le chantier. La ville d’Aubervilliers l’a reconnu dans un communiqué, mercredi 9 mars : « Nous exécuterons bien sûr la décision« . Le feuilleton de la piscine ne remet pas en question la préparation des Jeux de Paris 2024, l’équipement d’un coût de 33 millions d’euros étant seulement prévu pour l’entraînement des nageurs. Mais il fait planer un doute sur l’héritage du rendez-vous olympique en Seine-Saint-Denis, un département aujourd’hui très pauvre en piscines accessibles aux écoles et à la population.
— Publié le 10 mars 2022