Le CIO en fait-il assez face à l’invasion russe en Ukraine ? L’un de ses anciens membres, le Britannique Adam Pengilly (photo ci-dessus), répond par la négative. L’ex spécialiste du skeleton, membre de la commission des athlètes de l’instance olympique entre 2010 et 2018, s’était déjà distingué en étant le seul à voter contre la décision du CIO d’autoriser une équipe d’athlètes russes neutres aux Jeux de Rio 2016. Il récidive aujourd’hui dans sa critique du CIO. « Le CIO a recommandé aux fédérations sportives internationales d’envisager la suspension des athlètes russes et des fédérations nationales russes, a-t-il expliqué à l’agence Reuters. Mais il n’a pas suspendu le Comité olympique russe. D’un côté, ils disent aux autres de le faire. Mais en même temps, ils ne le font pas eux-mêmes. Certains pourraient qualifier cela d’hypocrisie. Au moins, ils ont incité les autres à le faire, mais je pense qu’ils devraient aller plus loin et faire de même avec le Comité olympique russe. » Le Britannique s’interroge sur l’influence de la Russie au sein du mouvement olympique, une influence qui pourrait selon lui expliquer la réticence de l’instance olympique à frapper vraiment fort. « La Russie accueille et sponsorise beaucoup d’événements, suggère-t-il. Elle exerce donc beaucoup de pouvoir et d’influence. C’est peut-être la raison pour laquelle les instances sportives, et en particulier le CIO, ont été réticentes à sanctionner dans un passé récent« . Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le CIO a « recommandé » aux fédérations internationales de bannir les athlètes russes et biélorusses des compétitions internationales. Mais il n’a toujours pas suspendu ses deux membres russes, Shamil Tarpishchev et Yelena Isinbayeva.
— Publié le 16 mars 2022