Le chiffre en dit long. Selon une enquête diligentée par le ministère français des Sports, plus d’une vingtaine d’entraîneurs évoluant dans le patinage artistique français seraient coupables d’abus ou d’agressions, souvent d’ordre sexuels, à l’encontre de patineurs. L’enquête de l’Inspection générale a été lancée en février dernier à la suite de témoignages d’anciens athlètes, dont la multiple championne de France Sarah Abitbol (photo ci-dessus), auteure d’un livre à charge contre son ancien coach, Gilles Beyer. Elle l’accuse de l’avoir violée à plusieurs reprises entre 1990 et 1992. Ses révélations ont conduit à la démission de Didier Gailhaguet, le président de la Fédération française des sports de glace (FFSG). Au terme d’une longue série d’auditions et de témoignages recueillis sur une plateforme dédiée, le rapport révèle que 12 entraîneurs sont mis en cause « pour des faits de harcèlement ou d’agressions sexuelles. » Sept autres dossiers concernent des violences physiques ou verbales. Deux dossiers ont été transmis en février dernier au procureur de la République. Ils ont abouti au placement en détention provisoire d’un ancien entraîneur d’Asnières, et à cinq mesures administratives d’interdiction d’exercer. « Le volume de cas identifiés est révélateur de pratiques et de comportements qui ont été reproduits à travers des générations d’entraîneurs, estime le ministère des Sports dans un communiqué. Il est sans précédent au niveau international. » L’enquête a également mis en évidence un « véritable problème d’alcool » chez certains entraîneurs de patinage.
— Publié le 5 août 2020