— Publié le 29 septembre 2020

Thomas Bach menace l’Italie

CIO

L’Italie sera-t-elle exclue des Jeux de Tokyo ? Peu probable. Mais Thomas Bach ne s’interdit pas d’en brandir la menace au visage du gouvernement italien. La raison ? La perspective d’un décret de loi, actuellement dans les tuyaux, qui aurait pour conséquence de rogner l’indépendance et les prérogatives du comité olympique italien (CONI). Il prévoit la création par le gouvernement d’une nouvelle organisation, Sport e Salute, destinée à gérer les finances du sport au niveau national, gestion jusque-là maîtrisée par le CONI. L’affaire n’est pas nouvelle. Mais elle avait été mise en sommeil depuis le début de la pandémie de COVID-19. Thomas Bach l’a ressortie au cours du dernier weekend, à l’occasion de son passage à Imola pour les Mondiaux de cyclisme sur route. Il a laissé entendre, en s’adressant directement au ministre italien des Sports, Vincenzo Spadafora, qu’une telle mesure de la part du gouvernement pourrait être considérée comme une manœuvre d’ingérence dans les affaires du CONI. Elle serait contraire à la Charte olympique. Et pourrait aboutir à l’exclusion du CONI. Pire : Thomas Bach a suggéré que cette volonté de mainmise des autorités de Rome sur le mouvement olympique italien pourrait entraîner la privation des droits d’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 2026 à Milan et Cortina d’Ampezzo. « Nous sommes très préoccupés par la situation du CONI et son fonctionnement, et ces préoccupations vont croissant, a expliqué Thomas Bach aux médias transalpins. La commission exécutive du CIO a dû se pencher sur cette question. Au début de ce mois, nous avons dû écrire une lettre au ministre des Sports pour lui faire part de ces graves préoccupations. Avec cette loi, le CONI ne serait plus conforme à la Charte olympique. » Vincenzo Spadafora n’a pas tardé à répondre à la menace brandie par Thomas Bach. Le ministre des Sports italien a suggéré que le président du CIO n’avait sans doute pas lu dans sa totalité le texte du projet de loi. « J’aimerais demander au CIO  de m’indiquer avec clarté sur quels points le texte de loi n’est pas en conformité avec la Charte », a-t-il expliqué. Avant de poursuivre, en référence à la situation de la Biélorussie, où le chef de l’Etat, Alexander Loukachenko, est également président du comité national olympique : « Si pour Monsieur Bach, l’autonomie du comité olympique biélorusse n’est pas sujet à discussion, il doit encore moins l’être pour l’Italie. » Une visite de la commission de coordination des Jeux d’hiver 2026 à Milan-Cortina est prévue cette semaine. Elle doit notamment se pencher sur le cas de l’anneau de vitesse et du centre de glisse, dont la durabilité n’a pas convaincu Thomas Bach et le CIO.