Le feuilleton de l’affaire de corruption liée aux Jeux de Tokyo 2020 se poursuit sans temps mort au Japon. Son dernier épisode prend une tournure très judiciaire. Les procureurs ont requis, mercredi 1er février, une peine de 30 mois de prison à l’encontre de l’ex président d’une marque de costumes partenaire du comité d’organisation. Il est soupçonné, avec deux complices, d’avoir versé des pots-de-vin à un ancien membre du conseil d’administration de Tokyo 2020. Hironori Aoki (photo ci-dessus), 84 ans, ancien président d’Aoki Holdings Inc, est accusé d’avoir payé la somme totale de 28 millions de yens (215.000 dollars) à Haruyuki Takahashi, ex patron du groupe Dentsu, en échange de l’assurance d’un contrat de partenariat pour les Jeux. Selon les procureurs, le dirigeant japonais « a utilisé les Jeux olympiques de Tokyo pour son propre intérêt et a piétiné la valeur de l’événement aux yeux du public. » Présenté par l’accusation comme un personnage « avide et tenace« , Hironori Aoki aurait multiplié les initiatives et les occasions pour profiter de l’influence d’Haruyuki Takahashi au sein du conseil d’administration de Tokyo 2020, et ainsi décrocher un contrat de partenariat. Les procureurs ont également requis des peines de prison contre les deux autres accusés, également des anciens cadres de l’entreprise Aoki : 18 mois pour Takahisa Aoki, 77 ans, l’ancien vice-président, et Katsuhisa Ueda, 41 ans, l’ex directeur exécutif. La défense, de son côté, a demandé des peines avec sursis, arguant que les accusés n’ont pas tiré de l’affaire de réels profits personnels. Les trois hommes avaient reconnu les faits lors d’une première audience en décembre dernier. Le jugement sera rendu le 21 avril.
— Publié le 2 février 2023