Le chiffre laisse sans voix. Le quotidien The Guardian révèle dans une enquête parue mardi 23 février que plus de 6.500 ouvriers originaires d’Inde, du Pakistan, du Népal, du Bangladesh et du Sri Lanka ont trouvé la mort au Qatar depuis le début de la préparation de la Coupe du Monde de football 2022. Ce résultat a été obtenu en recoupant les données des gouvernements de ces cinq pays depuis l’année 2010, date de l’attribution par la FIFA du prochain tournoi mondial. Toujours selon le Guardian, le nombre réel de décès serait même supérieur, car les données d’autres pays, dont les Philippines ou le Kenya, qui comptent de nombreux ressortissants travaillant au Qatar, n’ont pas été recueillies. Le quotidien britannique se montre plus nuancé dans son analyse de la cause de ces milliers de décès. Il ne les relie pas tous aux travaux des stades et des infrastructures du Mondial 2022, mais estime qu’il est « probable » qu’une grande partie d’entre eux soit liée à ces projets. Officiellement, 37 ouvriers parmi les 6.500 seraient décédés sur les chantiers des stades, mais 34 d’entre eux ne sont pas considérés comme des accidents du travail par le comité d’organisation. Selon le gouvernement du Qatar, le nombre de morts est proportionnel au nombre de travailleurs immigrés présents dans le pays. Il inclut « des travailleurs en col blanc qui sont décédés de mort naturelle après avoir vécu au Qatar de nombreuses années ».
— Publié le 24 février 2021