Le feuilleton continue. Il prend même de l’épaisseur. Après la marque de vêtements pour homme Aoki, un deuxième partenaire des Jeux de Tokyo 2020 est désormais dans le collimateur de la justice japonaise. Selon plusieurs sources proches de l’enquête, l’éditeur Kadokawa Corp aurait versé 70 millions de yens (500.000 dollars) à une société de conseil liée à Haruyuki Takahashi, l’ancien patron du groupe Dentsu et membre du conseil d’administration de Tokyo 2020. Les enquêteurs du bureau du procureur de Tokyo ont interrogé dernièrement plusieurs cadres de Kadokawa. Ils soupçonnent que le scandale de corruption ne concernerait pas seulement un partenaire des Jeux, Aoki Holdings, mais au moins deux, voire un plus grand nombre. Kadokawa, une maison d’édition très connue au Japon, dont les activités s’étendent également à la création de films, d’animes, de jeux de rôles et de magazines, était devenue en avril 2019 supporteur officiel des Jeux de Tokyo 2020, le troisième niveau du programme national de marketing. A ce titre, elle a édité les programmes officiels et les livres de résultats de toutes les compétitions olympiques et paralympiques. Mais l’enquête conduite par le procureur de Tokyo aurait trouvé la trace d’une dizaine de versements effectués par Kadokawa Corp au cabinet de conseil de Haruyuki Takahashi, à partir du mois de mai 2019, pour un montant total de 70 millions de yens. Avant de rejoindre le programme de marketing des Jeux de Tokyo, les responsables de Kadokawa auraient sollicité Haruyuki Takahashi pou des conseils sur la stratégie à adopter pour être choisi comme supporteur officiel. L’ancien membre du conseil d’administration de Tokyo 2020 aurait alors fait jouer son réseau de relations au sein du groupe Dentsu pour influencer la décision. Les enquêteurs pensent que les 70 millions de yens versés par Kadokawa à son cabinet de conseil étaient une récompense pour Haruyuki Takahashi, pour avoir aidé l’éditeur à décrocher le contrat de sponsoring.
— Publié le 5 septembre 2022