L’affaire laisse perplexe. Le département américain de la justice a annoncé via un communiqué, jeudi 27 mai, avoir levé les poursuites liées au scandale de corruption à la FIFA. Les faits remontaient au mois de mai 2015, lorsque la justice américaine avait avait inculpé 14 personnes, dont 9 dirigeants de la FIFA, dans le cadre d’une vaste enquête menée depuis plusieurs mois. Les interpellations avaient eu lieu au petit matin, dans un grand hôtel de Zurich. L’épisode avait pris le nom de Fifagate. A l’époque, la banque suisse de gestion de fortune Julius Bär avait été citée à plusieurs reprises comme faisant partie des établissements financiers utilisés pour procéder à des transferts frauduleux d’argent. L’un de ses ex banquiers, Jorge Luis Arzuaga, avait même plaidé coupable en 2017. Il avait reconnu avoir ouvert des comptes au nom de sociétés-écrans et facilité le versement de pots-de-vin à des responsables de la Fédération argentine de football. L’établissement financier avait admis, devant un tribunal new-yorkais, avoir participé au blanchiment, via les États-Unis, de plus de 36 millions de dollars destinés à des responsables de la FIFA et d’autres fédérations. Depuis jeudi 27 mai, les poursuites américaines sont pourtant levées. La banque suisse a en effet accepté de payer près de 80 millions de dollars pour en terminer de cette longue affaire. Elle s’est acquittée d’une amende de 43,32 millions de dollars et du reversement de 36,37 millions de dollars, soit le total des pots-de-vin ayant transité sur ses comptes. Selon un communiqué de la banque, la levée des poursuites engagées par les États-Unis « marque une nouvelle étape dans les efforts continus de Julius Bär à mettre fin à aux procédures réglementaires et légales encore en cours, en coopération avec les autorités concernées. »