— Publié le 18 janvier 2021

Une championne olympique dénonce les abus sexuels à la Fédération grecque

Voile

Sombre affaire. Sofia Bekatorou (photo ci-dessus), l’une des athlètes grecques les plus médaillées de sa génération, championne olympique en 470 aux Jeux d’Athènes en 2004, a révélé en fin de semaine passée avoir été agressée sexuellement par un dirigeant de la Fédération grecque de voile. Les faits remontent à plus de vingt ans en arrière. Ils impliquent l’actuel vice-président de l’instance, Aristeidis Adamopoulos. Agée aujourd’hui de 43 ans et mère de deux enfants, Sofia Bekatorou a expliqué avoir été victime d’abus sexuels dans une chambre d’hôtel à Sydney, où elle participait à des tests pour les Jeux olympiques en 2000. Elle avait 21 ans. Sofia Bekatorou n’a pas nommé son agresseur, mais la Fédération grecque de voile l’a fait dimanche 17 janvier, précisant avoir demandé la « démission immédiate » d’Aristeidis Adamopoulos. La championne olympique a confié ne pas avoir voulu parler, à l’époque des faits, par crainte de se voir empêchée de poursuivre sa carrière. « Nous n’avions alors aucun soutien de la part d’un psychologue du sport et je ne voulais pas en parler à mes parents car ils m’auraient interdit de continuer à faire de la voile », a-t-elle ajouté lors d’une téléconférence. Aristeidis Adamopoulos a également démissionné de ses fonctions au sein du parti au pouvoir, Nouvelle Démocratie, mais il a expliqué dans un communiqué vouloir donner sa version de l’affaire. « Je demande à l’Etat, aux institutions et aux médias de respecter ma famille, mes enfants et mes petits-enfants », a-t-il commenté. Une autre ancienne régatière, Marina Psichogiou, a affirmé samedi 16 janvier avoir été elle aussi victime d’abus similaires de la part d’un membre de la fédération, « assez âgé pour être mon grand-père », en 1993 lorsqu’elle avait 20 ans. Le comité olympique grec a demandé une enquête interne. Quant au Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, il expliqué sur son compte Facebook « soutenir » la démarche de Sofia Bekatourou et inciter les autres victimes d’agressions sexuelles à se faire connaître et s’exprimer.