La SOLIDEO n’a pas tardé à réagir aux révélations du site Mediapart sur des propos discriminatoires de trois membres de son personnel, issus de la direction des relations institutionnelles, de la communication et de la sécurité. L’établissement public explique que certains de ces propos avaient déjà été portés dans le passé à la connaissance de sa direction générale. Une série de sanctions disciplinaires avait alors été prise, dont la non-titularisation ou des rappels à l’ordre. Mais elle reconnait également avoir découvert de nouvelles allégations à travers les questions posées par Mediapart. La Société de livraison des ouvrages olympiques assure avoir ouvert une enquête interne, confiée au déontologue de la maison. Elle explique aussi qu’un audit a été commandé pour vérifier la véracité des faits. Dans l’attente des conclusions de l’enquête, trois salariés ont déjà été suspendus. Selon un membre du personnel de la SOLIDEO, il s’agissait surtout de « blagues sur les homos, sur les Noirs, sur les Arabes et sur les femmes ». Elles ciblaient la population de la Seine-Saint-Denis, où doivent être construits près de 80% des équipements pérennes des Jeux de Paris 2024. Mediapart rapporte notamment ces propos : « Qu’est-ce qu’on va aller aider les Noirs en Seine-Saint-Denis ? » Le COJO Paris 2024 n’a pas encore réagi à l’affaire. Mais Stéphane Troussel, le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, et Mathieu Hanotin, le maire de Saint-Denis, ne sont pas restés aussi passifs. Dans une déclaration commune publiée lundi 19 avril, il expliquent condamner « avec la plus grande fermeté » des « propos inadmissibles et contraires à toutes les valeurs que nous portons ». Les deux élus confient également faire toute confiance à Nicolas Ferrand, le directeur général de la SOLIDEO, « pour sanctionner ces comportements avec la plus grande sévérité ».
— Publié le 20 avril 2021