La mobilisation s’organise, au Canada, pour combattre les abus et le harcèlement dans le sport. Mais elle quitte le mouvement sportif. L’agence Reuters rapporte que plus de deux douzaines d’organisations, dont Human Rights Watch, Scholars Against Abuse in Canadian Sport et Global Athlete, ont co-signé une lettre au Premier ministre, Justin Trudeau, où elles lui demandent de lancer une enquête nationale sur ce fléau devenu national. « Au nom de milliers d’athlètes canadiens, nous vous demandons d’exercer vos pouvoirs en tant que dirigeant de ce pays pour protéger chaque enfant, chaque jeune et chaque athlète d’élite… », insiste le document, également publié sur les réseaux sociaux. La ministre fédérale des Sports, Pascale St-Onge, a annoncé début mai une série de réformes visant à responsabiliser les fédérations sportives, mais les signataires de la lettre estiment qu’il faut désormais aller beaucoup plus loin. Les réformes prévoient notamment que les accords de non-divulgation (NDA), ou les clauses de non-dénigrement, ne peuvent plus être utilisés pour empêcher les athlètes de révéler les abus dont ils ont été victimes. Elles imposent également aux fédérations sportives nationales de publier sur leur site Internet les procès-verbaux des réunions du conseil d’administration. Au cours des douze derniers mois, les affaires d’abus et de harcèlement se sont multipliées dans le sport canadien. Rosemarie Aquilina, la juge américaine qui a condamné le médecin américain Larry Nassar à la prison à vie, a exprimé sur son compte Twitter son soutien aux athlètes canadiens. « Mon message : Le Canada doit lancer une enquête nationale indépendante », a-t-elle écrit.
— Publié le 1 juin 2023