World Athletics se penche sur les problèmes de société. Après avoir profité des Jeux de Tokyo pour mener une étude sur le harcèlement des athlètes via les réseaux sociaux, l’instance internationale de l’athlétisme annonce avoir collaboré à une enquête à grande échelle sur la violence contre les enfants dans le sport. Elle a été réalisée par l’université Edge Hill, en Grande-Bretagne, et dirigée par Mike Hartill, l’un de ses chercheurs, et Bettina Rulofs, de l’université de Wuppertal, en Allemagne, avec l’aide de collègues de toute l’Europe. Les données ont été recueillies auprès de 10.302 adultes au Royaume-Uni, en Autriche, en Belgique, en Allemagne, en Roumanie et en Espagne. Présentée comme une première menée à cette échelle dans le sport au Royaume-Uni et dans plusieurs autres pays partenaires, l’étude a porté sur un large éventail de comportements susceptibles de nuire aux athlètes, du harcèlement verbal à la violence physique en passant par les abus sexuels et la négligence. Ses résultats se révèlent éloquents quant à la réalité du fléau. Pas moins de 65 % des adultes (18 à 30 ans) interrogés ont déclaré avoir subi des violences psychologiques dans leur enfance, 44 % ayant expliqué que les violences physiques dont ils ont été l’objet avaient pour cadre le terrain sportif. Ils ont été 35% à déclarer avoir subi des violences sexuelles sans contact, mais pour 20 % des personnes ayant répondu à l’enquête britannique, les violences sexuelles ont été avec contact. Enfin, il apparait que les enfants appartenant à des groupes ethniques minoritaires sont significativement plus susceptibles de subir des violences (76,9 %). L’étude menée par l’Université Edge Hill précise que les chiffres pour chaque forme de violence sont très similaires d’un pays à l’autre, ce qui suggère que le problème serait général.
— Publié le 29 novembre 2021