Face à l’ampleur de la crise climatique, le Comité international olympique (CIO) a décidé de se conformer à l’accord de Paris sur le changement climatique en se fixant comme objectif de réduire de 45 % d’ici 2030 ses émissions directes de indirectes de gaz à effet de serre. La décision a été prise aujourd’hui (27 janvier) par sa commission exécutive lors d’une réunion tenue à distance.
Outre cette réduction, le CIO compensera également plus de 100 % de ses émissions de carbone restantes, principalement grâce au projet de forêt olympique, lequel fait partie de la Grande Muraille verte en Afrique – une initiative soutenue par les Nations Unies pour lutter contre les effets de la désertification dans le Sahel. Ces compensations permettront au CIO d’afficher un bilan carbone négatif d’ici 2024, autrement dit de surcompenser ce qu’il émet.
Le CIO continuera par ailleurs d’exercer son influence afin d’encourager le mouvement sportif à agir contre le changement climatique.
Ainsi que l’a déclaré le président du CIO, Thomas Bach, « le sport a besoin d’une planète en bonne santé. En tant que chef de file du Mouvement olympique, nous avons la responsabilité et la possibilité de préserver le climat. Cet objectif ambitieux permet au CIO de se conformer à l’accord de Paris, lequel vise à limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2 degrés Celsius et à faire progresser la lutte contre le changement climatique. »
« L’engagement courageux pris par le CIO de réduire ses émissions de carbone conformément à l’accord de Paris témoigne clairement du sérieux avec lequel l’organisation aborde la crise climatique et est un exemple probant de la manière dont le sport peut contribuer à l’action mondiale », a confié S.A.S. le Prince Souverain Albert II, président de la commission de la durabilité et de l’héritage du CIO.
Le CIO est d’ores et déjà une organisation au bilan carbone neutre puisqu’elle a compensé ses émissions pour la période 2017-2020 grâce à son partenariat carbone avec le partenaire olympique mondial Dow.
Entre 2016 et 2019, l’empreinte carbone moyenne du CIO était d’environ 53 000 tonnes d’équivalent CO2 par année. Afin de parvenir à une réduction de 45 % de ses émissions, le CIO s’est fixé un objectif intermédiaire : une diminution de 30 % d’ici 2024. La commission de la durabilité et de l’héritage du CIO s’est vu confier la tâche d’établir, avec l’aide de l’administration du CIO, des plans d’action pour atteindre ces deux objectifs.
DES JEUX OLYMPIQUES À L’IMPACT POSITIF SUR LE CLIMAT
Cette annonce fait suite à l’engagement déjà pris par le CIO de s’assurer que les Jeux Olympiques affichent un bilan carbone négatif. À partir de 2030, chaque comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO) sera tenu par contrat de :
– limiter autant que possible et compenser ses émissions de carbone directes et indirectes ; et
– mettre en place des solutions durables avec zéro émission de carbone pour les Jeux Olympiques et au-delà.
Les comités d’organisation des prochaines éditions des Jeux Olympiques, parmi lesquels Tokyo 2020 et Beijing 2022, se sont tous engagés en faveur de la neutralité carbone.
– Tokyo 2020 compensera toutes ses émissions directes et indirectes. Le COJO utilisera la notoriété des Jeux pour présenter des solutions durables comme des véhicules à piles à combustible alimentées à l’hydrogène, des médailles olympiques créées à partir de téléphones portables recyclés et des podiums fabriqués à partir de déchets plastiques donnés par la population.
– Tous les sites de compétition des Jeux de Beijing 2022 entendent utiliser 100 % d’énergie renouvelable pour leur alimentation. Des systèmes de réfrigération naturels et à faibles émissions de CO2 seront installés sur quatre des sites accueillant des sports de glace – une première aux Jeux Olympiques d’hiver pour ce type de technologie à faible impact sur le climat.
– Avec 95 % de sites existants ou temporaires, ce qui devrait permettre de réduire, voire d’éviter les émissions de carbone, l’empreinte carbone de Paris 2024 devrait se situer autour de 1,5 million de tonnes d’équivalent CO2 – soit la moitié de l’empreinte carbone des précédentes éditions des Jeux Olympiques d’été. Les nouvelles constructions permanentes seront quant à elles à faibles émissions de carbone.
– LA28 a pour sa part adopté une approche radicale axée sur la réutilisation ; en d’autres termes, le comité d’organisation aura recours au fleuron des installations sportives de Los Angeles et il ne construira aucun nouveau site permanent. Désireux d’établir une nouvelle norme pour les événements de grande ampleur diffusés en direct, le COJO s’est engagé à intégrer dans tous ses plans des mesures efficaces en termes de durabilité.
L’ACTION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LE DOMAINE DE LA DURABILITÉ
La durabilité est l’un des trois piliers de l’Agenda olympique 2020, la feuille de route stratégique pour l’avenir du Mouvement olympique.
Le Comité International Olympique fait du reste jouer sa notoriété pour mettre en avant les enjeux liés au développement durable et les solutions proposées. La Maison Olympique à Lausanne est l’un des bâtiments les plus durables du monde. Le parc automobile du CIO est composé de véhicules fonctionnant à l’hydrogène fournis par le partenaire olympique mondial Toyota ; le CIO a également procédé à l’installation de la première station de production et de ravitaillement en hydrogène de la région.
À noter également que le CIO encourage d’autres organisations de sport à lutter contre le changement climatique en aidant par exemple les Fédérations Internationales (FI) et les Comités Nationaux Olympiques (CNO) à intégrer la durabilité dans leurs opérations et leurs événements.
Son rôle de chef de file pour l’élaboration et la mise en œuvre de l’accord-cadre des Nations Unies « le sport au service de l’action climatique » a permis de rallier à cette cause trois COJO, 26 FI de sports olympiques et FI reconnues et sept CNO. L’accord-cadre a été signé par 184 représentants de la communauté sportive mondiale.
À l’avenir, le CIO continuera d’exercer son influence afin de mobiliser ses partenaires et le grand public face au changement climatique. Il encouragera également le développement de solutions novatrices à faibles émissions de carbone, dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’hydrogène et de l’économie circulaire notamment.