Trentième épisode: le Guinéen Attephe Chaloub, secrétaire général adjoint du comité national olympique
FrancsJeux: Quel a été votre parcours dans le mouvement sportif
Attephe Chaloub: J’ai un passé d’athlète de demi-fond. Sur 1500 m, je possède un record personnel à 3’46 ». Mais j’ai très tôt opté pour l’entraînement. J’ai suivi une formation de l’IAAF, puis je suis parti en Allemagne où j’ai obtenu un diplôme, avant de rejoindre Lee Evans, le champion olympique du 400 m à Mexico en 1968, à l’Université d’Alabama. A mon retour au pays, en Guinée, j’ai entraîné les athlètes tout en occupant des fonctions à la fédération d’athlétisme, comme secrétaire général, et au comité national olympique, en qualité de secrétaire général adjoint. J’ai également été longtemps rédacteur en chef d’un magazine sportif, Sport +, aujourd’hui disparu.
Quel est aujourd’hui votre rôle?
Il est à la fois technique et administratif. Je continue à entraîner le demi-fond guinéen. En parallèle, je suis en charge de plusieurs missions à la fédération d’athlétisme et au comité olympique. Tous les projets issus de la Solidarité olympique du CIO passent par moi. Ils sont cruciaux pour notre quotidien et pour l’avenir du sport guinéen. Il faut savoir que nous n’avons jamais reçu la moindre subvention de l’Etat. Sans l’argent de la Solidarité olympique, le CNO n’existerait pas. Je serai également le chef de mission de la délégation de la Guinée aux Jeux de Rio 2016.
Que représente à vos yeux la francophonie sportive?
Elle est en retard. A la dernière réunion des chefs de mission à Rio de Janeiro, rien n’a été fait en français. Nous l’avons signalé. Mais la francophonie sportive fait des efforts, à l’image du stage organisé en avril dernier à l’INSEP, à Paris, par l’AFCNO à destination des entraîneurs francophones. Vingt-trois nationalités y étaient représentées. Un stage d’une très grande utilité, le premier du genre, dont j’ai eu la chance de faire partie. A ma façon, je rentre dans l’histoire de la francophonie sportive!
Qu’attendez-vous des Jeux de Rio 2016?
Nous avons quatre sélectionnés guinéens, deux en athlétisme, deux autres en natation. Nous espérons en avoir en boxe et en judo. Une petite délégation. Nous n’espérons pas décrocher de médailles, mais cela n’a rien d’étonnant. Le sport est devenu une science, il exige des moyens financiers importants. En Guinée comme dans beaucoup de pays d’Afrique, les gouvernements n’en ont pas pris conscience. Ils se refusent à nous accorder l’argent nécessaire au développement et à la performance.
Les valeurs et la pratique du sport peuvent-elles, selon vous, favoriser le « vivre ensemble »?
Oui et mille fois oui. Nous en sommes tellement convaincus, en Guinée, que nous organisons tous les ans, au titre du comité national olympique, une conférence sur le sport comme facteur de paix, de cohésion sociale et d’unité. Elle constitue un temps fort de l’année, tout comme le 6 avril, journée internationale du sport au service du développement et de la paix.