Vingtième épisode: le Belge Eric Saintrond, secrétaire général de la Fédération internationale du sport universitaire (FISU)
FrancsJeux: Quel a été votre parcours dans le mouvement sportif international?
Eric Saintrond: Après mes études à l’Institut des Sciences de la Motricité de l’Université Libre de Bruxelles, j’ai débuté ma carrière dans le sport international en 1985 à la FISU, tout en continuant mes activités professionnelles dans l’enseignement et le secteur privé. A cette époque, la FISU comptait trois employés. J’avais également plusieurs fonctions dans des fédérations et organisations sportives belges. C’était une période mouvementée, après le boycott des Jeux de Los Angeles par un grand nombre de pays de l’Est. Après avoir occupé le poste de directeur des événements et directeur général au sein de la FISU, j’en suis devenu en 2007 secrétaire général et directeur exécutif.
Quel est aujourd’hui votre rôle?
En ma qualité de secrétaire général, je dirige l’administration de la FISU, une organisation qui compte 40 salariés répartis en dix départements. Nous gérons les deuxièmes événements multisport après les Jeux d’hiver et d’été. Les Universiades rassemblent en effet tous les deux ans, les années impaires, 50 pays et 3.000 participants en hiver, 170 pays et 11.000 athlètes en été. Nous gérons également 34 championnats du monde universitaires, organisés les années paires. A côté du programme sportif, nous proposons un large programme de conférences universitaires et de séminaires. Mais notre tâche est aussi de promouvoir la pratique des activités sportives sur tous les campus dans le monde, non seulement pour les athlètes étudiants de haut niveau, mais également pour les étudiants qui pratiquent le sport pour le plaisir et la santé. En 2008, j’ai initié le déménagement de notre siège de Bruxelles vers Lausanne sur le site de la Maison des sports internationale. Sous peu, nous déménagerons sur le campus de l’UNIL, où nous occuperons deux étages d’un nouveau bâtiment actuellement en construction.
Que représente à vos yeux la francophonie sportive?
Le mouvement sportif universitaire, tout comme le mouvement olympique, a vu le jour grâce à un francophone, le Français Jean Petitjean, qui a initié les premières compétitions internationales dès 1923 à Paris. Il a organisé les Jeux de 1957 qui ont contribué à l’unification du mouvement sportif universitaire et ont donné naissance, deux ans plus tard, à la première Universiade. Le monde francophone a joué un rôle essentiel dans le développement du sport universitaire mondial. Aujourd’hui encore, le français est une langue officielle et une langue de travail de notre fédération.
Qu’attendez-vous des Jeux de Rio en 2016?
Le monde sportif a été fortement perturbé ces dernières années et les problèmes de dopage, de corruption et de mauvaise gouvernance ont affecté son image dans son ensemble. J’espère que les Jeux de Rio lui redonneront un peu de couleur. J’espère également que de nombreux participants à notre dernière Universiade, en 2015 à Gwangju en Corée du Sud, atteindront les finales, voire les podiums à Rio, comme c’est le cas à toutes les éditions des Jeux.
Les valeurs et la pratique du sport peuvent-elles, selon vous, favoriser le « vivre ensemble »?
Nos slogans sont « Excellence du corps et de l’esprit », mais également « Stars aujourd’hui et dirigeants demain. » En favorisant les échanges entre des étudiants du monde entier, nous contribuons à accroître chez ces futurs dirigeants de notre société les valeurs de fair-play, de tolérance et de respect des autres. Le sport, universitaire en particulier, joue un rôle essentiel dans le développement équilibré de notre jeunesse. Les compétitions sportives universitaires constituent une plateforme d’échanges et de partage d’expériences d’une valeur inestimable.