Le Point de vue de l’athlète Episode 56 : Vincent Gauthier-Manuel – Ski Alpin Handisport – France
Dans chaque épisode, un athlète francophone partage des épisodes forts de sa carrière et explique quelle place la langue française tient dans son parcours sportif et personnel. Une série proposée par l’Organisation Internationale de la Francophonie, Le Français J’Adore et FrancsJeux.com, premier site d’info dédié au mouvement sportif international francophone.
Porte-drapeau de la délégation française à la cérémonie d’ouverture, le Jurassien a collectionné les trois métaux, or, argent et bronze, sur les pistes de Rosa Khutor. Il a été l’un des rares skieurs à contester la domination des athlètes russes aux Jeux paralympiques de Sotchi.
FrancsJeux : En slalom, jeudi 13 mars, vous étiez intercalé entre deux skieurs russes. Qu’ont-ils de plus que les autres ?
Vincent Gauthier-Manuel : Ils sont chez eux. Ils sont portés par leur public. Et ils connaissent parfaitement la piste. Les conditions ne sont pas faciles, avec cette neige très particulière. Sur la partie haute, par exemple, elle ne tient donc. Du coup, la piste est très marquée. Les Russes connaissent bien le terrain, ils se sont entraînés dessus. Ils ont fait une belle performance. Moi aussi.
Que vous inspire votre vainqueur en slalom, le jeune Russe Alexey Bugaev, seulement âgé de 16 ans ?
Il est incroyable. Il m’impressionne. Il est comme porté par le public et par l’ambiance, rien ne peut l’atteindre. Mais il me rappelle un peu ce que j’étais au même âge. A fond, sans se poser de questions. Il est dans une zone dynamique, comme je l’étais en 2011 aux championnats du monde à Sestrières (6 médailles, dont 4 titres).
Comment faut-il s’y prendre pour les battre ?
Faire comme eux, poser le cerveau avant le portillon de départ et enchaîner deux manches à fond. Et puis, bien sûr, préparer sa course. Après ma deuxième place en slalom, je me suis tout de suite projeté sur le géant, la dernière course des Jeux de Sotchi (qu’il a remporté, malgré la perte d’un bâton dans la deuxième manche, ndlr). J’ai regardé des vidéos des épreuves passées. Je suis entré mentalement dans la course. Et je me suis rappelé la phrase de mon coach avant le départ : « On peut tout perdre jusqu’à la ligne d’arrivée, il faut serrer les dents jusqu’au bout ».