Elle a chanté au Club France, à la Maison Suisse, à la Maison du Canada. En français. En observant le décor autour d’elle avec des yeux immenses. Aux Jeux de PyeongChang 2018, Fanie Fayar promène sa voix et sa curiosité d’une scène à l’autre, avec l’impression de vivre une forme de rêve.
Médaillée d’or en juillet dernier aux Jeux de la Francophonie à Abidjan, dans la catégorie chanson, la jeune femme originaire du Congo-Brazzaville découvre en Corée du Sud une autre forme de compétition. Elle a été invitée à accompagner la visite de Michaëlle Jean, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, pour se produire dans les clubs français, suisse et canadien aux Jeux d’hiver.
« Je n’avais évidemment jamais approché de très près les sports d’hiver, explique-t-elle. Je n’étais même encore jamais venue en Asie. Les Jeux olympiques, je les vivais plutôt jusque-là devant la télévision. Mais je suis très heureuse de cette expérience. Je découvre une ambiance différente, des gens nouveaux, très ouverts aux rencontres. Avec leur dimension d’échanges et de partage, je trouve les Jeux très compatibles avec la culture. »
Après un début dans une chorale chrétienne, à l’âge de 14 ans, Fanie Fayar se lance dans la chanson en rejoignant un premier groupe, puis un autre. Mais, rapidement, l’envie de voler de ses propres ailes se fait trop forte: elle devient chanteuse solo. Remarquée l’an passé dans un festival au Cameroun, elle est sélectionnée pour les Jeux de la Francophonie 2017 à Abidjan.
Sa victoire, la jeune femme en parle aujourd’hui comme d’un déclic. « Depuis cette médaille d’or, j’ai vu beaucoup de portes s’ouvrir devant moi, reconnaît-elle. On m’invite aux Jeux. Et j’ai plusieurs dates programmées au cours des prochains mois, au Congo-Brazzaville, au Cameroun et au Sénégal. »